La politique suisse pour les débutants

La politique suisse pour les débutants

La politique suisse pour les débutants, Editions Slatkine, 2015

Vous voulez comprendre pourquoi la Suisse est peut-être le seul pays démocratique à ne pas compter une majorité et une opposition?
Pourquoi la pénurie de logements est aussi vive?
Pourquoi le processus politique est aussi lent?
Pourquoi les Suisses votent si souvent?
Et vous ne voulez pas qu’on vous l’explique de manière aride, scolaire, car vous êtes plus intéressé à l’esprit qu’à la lettre?
Ce livre est pour vous!

« Un regard frais qui intéressera aussi ceux qui pensaient tout savoir »
Le Temps

« Le livre écrit « pour les débutants » sera lu avec profit par le public curieux d’en savoir plus sur son pays »
La Tribune de Genève

«Qui, dans la salle, connaît le nom du président suisse?»

Telle est la question que j’ai posée à un groupe d’environ trois cents expatriés de la région genevoise, au début d’une conférence intitulée «La politique suisse pour les nuls», en juin 2009. Environ 10 à 15% d’entre eux ont levé la main. A peu près ce que j’attendais. Ce n’était pas un mauvais résultat: il s’agissait de personnes nourrissant une certaine curiosité à l’égard du système politique suisse. Assez, du moins, pour sacrifier une soirée entière à un exposé à ce sujet. Avec un autre public, le résultat aurait pu être bien pire.

Je ne leur jette pas la pierre. Tous ces regards étonnés à la suite de cette question simple m’ont rappelé un trajet dans le métro du Caire, quelques années auparavant. C’étaient les dernières années du règne d’Hosni Moubarak. La photo du président était omniprésente, son nom en première page de tous les journaux, l’une des deux plus grandes stations de métro de la capitale portait son nom (l’autre était nommée d’après son prédécesseur, Sadate).

Nous étions en janvier et un ami égyptien m’a demandé: «au fait, qui est le président suisse?» J’ai été pris de court. J’étais un citoyen suisse, un journaliste écrivant régulièrement sur la politique suisse. Je pouvais nommer chaque membre du gouvernement, son département (càd ministère), son parti politique, son canton, une partie de son programme politique… et pourtant, je n’étais pas sûr du nom du président. Etait-ce celui-ci? Celle-là? Ou un instant… Non, celui-là… Mon ami a dû me prendre pour un rêveur complètement déconnecté de la réalité.

C’est peut-être le cas, mais nous verrons dans le chapitre sur les coalitions que mon ignorance avait des circonstances atténuantes.